21 mai : des Vesterålen au Troms

00:07, après avoir contourné les îles d'Ulvøya et Brakøya par le sud, le navire passe à nouveau devant l'entrée du Trollfjord que l'on aperçoit là-bas au-delà de Svartsundet (Norgeskart.no). Les nuages s'accrochent toujours aux sommets et je n'attends pas la fin de la navigation dans Raftsundet pour aller me coucher. Lors de mon premier voyage en septembre 1999, en venant du Nord, le MS Vesterålen était passé par le Svartsund pour aller faire un petit tour jusqu'au fond du Trollfjord. Depuis, un des navires Hurtigruten a "tutoyé" de trop près des rochers dans ce passage très étroit et dorénavant, les navires, même quand ils viennent du Nord, font le tour des 2 îles citées ci-dessus.

Je me suis réveillé peu de temps avant l'arrivée à Risøyhamn mais le ciel étant couvert, je ne me suis pas levé pour le passage dans Risøyrenna (Norgeskart.no et vu en image satellite).

8:02 à Harstad : derrière le MS Kong Harald, c'est le MS Vesterålen qui fait escale. Depuis le quai, j'assiste à son accostage et j'ai un petit quart d'heure pour aller visiter le navire de mon premier voyage mais la coupée, moins bien articulée que les coupées des navires plus récents, n'est pas directement accessible compte tenu de la marée et, je le verrai plus tard, un grand escabeau / marche-pied supplémentaire doit être mis en place. Je n'attends pas et je retourne à bord du MS Kong Harald pour photographier l'ancien navire depuis les ponts extérieurs. En voyant la coursive sous la passerelle du MS Vesterålen, je me souviens des beaux moments passés là en compagnie notamment de 4 autres passagers, en particulier lors des 9e et 10e jours du voyage avec certes, quelques embruns alors que le navire tapait un peu dans la vague en sortant du Raftsund mais un très beau soleil le lendemain le long de la côte du Helgeland.

Peu après 8:00, le MS Kong Harald quitte le quai et j'attends d'être passé devant l'église de Trondenes pour aller prendre mon petit déjeuner. Même si les nuages sont encore présents par endroit, la météo est plutôt agréable ce matin. La neige est encore bien présente sur les montagnes notamment sur les versants moins ensoleillés.


Selon l'inscription sur son casque, c'est Olvar qui officie à l'avant du navire et lance la touline lors de notre arrivée à Finnsnes en fin de matinée. A sa ceinture est accroché un boitier "sans fil" pour gérer les guindeaux à distance. Lors de mes précédents voyages, le matelot gérait les apparaux depuis le pupitre devant lequel se trouve Olvar... s'il porte bien son propre casque. L'ancienne réclame pour du chocolat est toujours là, placardée sur une ancienne maison de bois peinte en blanc quand je descends sur le quai :). Juste à côté, ronronne le moteur d'une voiture des années 30 [?] et ça ne sent pas très bon mais je photographie quand même, plus ou moins en apnée, le reflet du navire sur les rondeurs métalliques des ailes. Pendant que je déjeune, je pense, comme à chacun de mes voyages, au regard curieux de beaucoup de passagers me regardant décortiquer des langoustines au cours du déjeuner à cet endroit lors de mon premier voyage. Je m'étais modéré en passant devant le buffet mais apparemment, beaucoup de passagers ne connaissant pas ces « bestioles » n'en avaient pas pris et il en restait une grande quantité à la fin du déjeuner. Après le déjeuner, le ciel se couvre partiellement ce qui me fait renoncer à emprunter le téléphérique de Fjellheisen pour bénéficier d'un large panorama au-dessus de Tromsø


A Tromsø, je longe les quais plus ou moins en chantier avec notamment l'agrandissement du Rica Ishavshotel pour aller visiter à nouveau le Polarmuseet très intéressant mais aussi faire des poses longues du côté du port de plaisance juste sous le pont. Surprise, je reconnais Isbjørnen II, le bateau de 25 m à bord duquel j'ai caboté au Spitzberg en août 2003 (voir mon carnet avec notamment une superbe rencontre avec une famille ours). Ce n'est pas que je le cherchais mais sachant qu'au printemps, il "fait" du charter à partir de Tromsø pour des groupes de skieurs de randonnée dans les Alpes de Lyngen, je m'attendais un peu à le voir. J'avais beaucoup apprécié ma balade tout là-haut à bord de cet ancien navire des « phares et balises » au Groenland et donc apte à naviguer dans la glace sans être bien sûr un brise-glace.

J'ai mis en place mon trépied pour le photographier en pose longue quand je m'aperçois que j'ai oublié à bord l'attache rapide :( et je n'ai pas le courage d'aller le chercher et revenir d'autant plus que je ne trouve pas de sujets vraiment intéressants, du moins à partir d'un point de vue facilement accessible sans prendre trop de risques avec mon équilibre… instable ;)

Je me rabats donc sur le Polarmuseet toujours aussi intéressant avec ses dioramas présentant notamment des trappeurs au Spitzberg mais aussi les diverses explorations du Haut Arctique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. La température ayant nettement baissé, j'ai superposé 2 polaires pour ma balade sur le port et à l'intérieur du musée, euh, j'aurais très bien pu m'en passer ;). Bizarrement, j'ai l'impression de n'avoir jamais eu aussi froid même lors de mes voyages en février (-15° mais sec) ou mars ! Peut-être est-ce dû à l'humidité ambiante ? Ou alors, je me fais vieux ? ;) En revenant au bateau, j'apprends un nouveau mot norvégien : "pissoar" écrit en grand sur des toilettes automatiques… Je n'ai aucune difficulté pour le traduire ;)

Ce soir encore, je me couche rapidement et sans doute dormais-je lors de l'escale à SKjervøy sous un ciel bien couvert... voir le navire dans le port ce soir-là.