25 mai : en passant par les Vesterålen et Lofoten

7:40 alors que nous sommes en approche d'Harstad ; le ciel est partiellement couvert et les sommets de l'île Grytøya sont dans les nuages mais j'espère que cet après-midi, ce sera dégagé sur les Lofoten. C'est le MS Nordkapp qui est à quai, en provenance du sud. Tient, je n'avais jamais repéré lors de mes précédents voyages le tremplin de saut à ski sur la colline au-dessus de la ville. Ce matin, la brise est relativement fraîche et alors que nous accostons, 3 salariés du port s'en abritent derrière un conteneur bleu.. bel exemple de couleur complémentaire avec leur combinaison jaune fluo.

Comme bien souvent à l'occasion de cette escale, je m'en vais faire un petit tour en ville qui ne semble pas encore vraiment réveillée, les rues sont pratiquement désertes. Effectivement, la brise est fraîche et je ne m'attarde pas après avoir fait un panorama de la petite place ou lors d'un précédent voyage, se tenait l'exposition des oeuvres en neige réalisées par les gamins de la ville (voir). Je remonte à bord prendre mon petit déjeuner pendant lequel le navire quitte le quai.

Dans Toppsundet, fjord entre les îles Hinnøya (où se trouve Harstad) et Grytøya (Norgeskart.no), il fait 7° sur le pont extérieur et effectivement, il y a du vent. Je me souviens de mon premier passage ici à l'avant du MS Vesterålen et notamment d'une discussion avec une « Mamie » norvégienne qui m'indiqua, dans un très bon français, que nous entamions la plus belle journée de navigation de toute la route de l'Hurtigruten. Ensuite, on parla notamment de faïence de Quimper ;). La pente abrupte descendant du sommet de Toppen jusqu'au fjord m'avait impressionné. D'ailleurs, un tunnel a été creusé sous la montagne afin d'éviter ce passage très exposé aux avalanches et aux chutes de pierres (voir les panoramas numéro 3 et 4).

10:15, ça y est, le clou de la matinée est en vue et l'on devine là-bas devant le navire les ducs d'Albe signalant le chenal de Risøyrenna creusé en 1922 dans des hauts fonds afin de permettre le passage des navires Hurtigruten, notamment. Auparavant, les navires allaient d'Harstad à Svolvær en passant par Lødinden (Norgeskart.no). J'y ai embarqué à bord de la goélette Noorderlicht en novembre 2010 pour une semaine de cabotage aux Lofoten sous notamment les aurores boréales le dernier soir... enfin... elles s'étaient faites désirées ;). Un petit caboteur est déjà dans le chenal dans le sens inverse et nous attendons quelques minutes que la voie soit libérée. Le vent souffle de plus en plus fort avec notamment des moutons qui font leur apparition sur la mer quand le MS Kong Harald s'engage dans le chenal. Avec ce ciel couvert, on distingue très nettement la limite entre le chenal et les hauts fonds qui selon la carte marine (la regarder aussi en "flybilder") s'élèvent jusqu'à -1,5 m en certains endroits avec une belle couleur vert émeraude. C'est la première fois que je passe ici avec un tel vent et j'imagine que l'attention est redoublée à la passerelle.

Vers 10:45, le MS Kong Harald fait escale à Risøyhamn et comme à chaque fois, de très nombreuses palettes de tourbe en sacs de 50 l sont chargées à bord. Une heure plus tard, le navire passe sous le pont juste à l'ouest du port en direction de la prochaine escale : Sortland. Accostant toujours sur bâbord, le navire a dû faire demi-tour avant de s'engager sous le pont. Il y a quelques semaines, j'ai vu une image de la webcam d'un des navires Hurtigruten surprenante : on y voyait le pont sous lequel demeurait encore le sillage à l'avant du navire comme si celui-ci était passé « en marche arrière » sous le pont et effectivement, après vérification de son tracé sur Marinetraffic, il a bien fait demi-tour après être passé sous le pont. J'aurais bien aimé vivre cette manoeuvre aujourd'hui :). Il est l'heure du déjeuner...

Après cette escale plus longue que prévue, nous arrivons à Sortland avec 30 minutes de retard mais les cars des excursionnistes de ce matin dans les Vesterålen ont attendu afin de synchroniser leur passage SUR le pont traversant le fjord avec le passage du navire SOUS le pont à 12:51. Compte tenu du retard, cette escale, qui n'est pas vraiment intéressante, est raccourcie.


Déjà avant l'arrivée à Sortland, le ciel semblait s'éclaircir là-bas devant nous, à l'ouest et maintenant alors que nous sommes en route vers Stokmarknes, il y a de plus en plus d'éclaircies sur les versants des montagnes. À plusieurs reprises, lors de mes voyages précédents j'ai vécu l'inverse : ciel dégagé le matin et se couvrant dans l'après-midi au fur et à mesure que nous nous approchions des Lofoten. Hier, les prévisions météorologiques étaient plutôt favorables pour cet après-midi dans les Lofoten et apparemment, ça semble se confirmer car le ciel est pratiquement bleu lorsque nous passons à 14:08 sous le pont de Stokmarknes (panorama n°16) :).

14:15, du fait de l'escale précédente très, très courte, nous avons rattrapé notre retard lorsque nous accostons à Stokmarknes, port d'origine du fondateur de la ligne de l'Hurtigruten et par conséquent, lieu d'implantation du musée qui lui est dédié. Ici aussi, il y a de nouvelles constructions par rapport à mon dernier voyage et notamment une gare maritime par laquelle il est nécessaire de passer pour sortir du port. Comme beaucoup de passagers, je vais visiter le musée et surtout le MS Finnmarken, numéro 2 mis à sec entre le musée et le quai.

Attention, il faut bien souvent lever le pied pour franchir les portes donnant sur les ponts extérieurs qu'on imagine balayés par les paquets de mer lors des coups de vent, ceux-ci n'étant qu'à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer contrairement aux navires plus récents comme le MS Kong Harald. Même s'il est déjà plus moderne que le MS Nordstjernen, je me souviens des 3 jours passés à bord de ce dernier entre Bergen et les Lofoten il y a quelques années. Vous pouvez en faire une visite virtuelle ici avec également les salles du musée.

En quittant le musée, je salue Sten Magne Engen qui discute avec Sabine, ancien capitaine de navires Hurtigruten et notamment en 2005 du MS Finnmarken, numéro 3 de la série, président de l'association gestionnaire du musée et très attaché à la sauvegarde du patrimoine, notamment le salon des dames et quelques cabines du MS Finnmarken (quelques photos d'époque), numéro un de la série, entré sur la ligne en 1912 conservées ici dans une sorte de conteneur (après avoir été utilisé comme logement dans un centre équestre aux Pays-Bas !!) et que j'ai eu la chance de visiter lors de mon escale en avril 2005.

À 15:30, nous repassons sous le pont avec encore à proximité des hauts-fonds et des îlots sous toujours un très beau ciel bleu :). Je crois que je n'ai jamais franchi le Raftsund sous un ciel aussi clair et j'ai hâte d'y arriver d'autant plus que tout à l'heure je participerai au « safari aux aigles ». J'aime beaucoup cette traversée entre Stokmarknes et l'entrée nord du Raftsund alors que nous faisons route en direction du soleil, la ligne des sommets des Lofoten en contre-jour. Une demi-heure plus tard, nous voilà arrivés à l'entrée du détroit « protégée » par quelques îlots comme vous pouvez le voir sur cette carte marine, ce qui nécessite un petit slalom.

Quelques instants plus tard, nous quittons le MS Kong Harald pour embarquer à bord d'une vedette de 25 à 30 m. À peine sommes-nous installés, que déjà les aigles et goélands arrivent quémander leur pitance, surtout les goélands ! Bien sûr, pour les photographier, c'eût été nettement mieux d'être tout seul à bord et... plus souple que je ne le suis ;) et puis aussi, tenir compte du soleil pour les attirer de manière à ce qu'ils ne soient pas à contre jour... Ces oiseaux sont sûrement habitués à ce rendez-vous quotidien et les goélands notamment étaient vraiment peu farouches alors que les aigles ne faisaient que passer à grande justesse, en piquant depuis une certaine hauteur pour tout de suite après s'écarter, le poisson entre les serres. Même avec une rafale rapide, ce n'était vraiment pas évident de les capter au-dessus des têtes des passagers comme vous pouvez le voir dans la galerie ;) Mais bon, j'ai quand même apprécié cette balade à la rencontre de ces oiseaux dans un très beau décor dont nous avons sans doute plus profité que les passagers restés à bord du MS Kong Harald. Le Trollfjord en particulier était vraiment splendide (carte marine).

13 juillet : une video de cette journée a été mise en ligne par Arturo Bueno cette nuit et vous pouvez notamment y voir la navigation dans Raftsundet et Trollfjorden

Nous rejoignons Svolvær en passant par l'ouest de l'île Store Molla où des hauts-fonds (carte marine) interdisent le passage des navires Hurtigruten, ceux-ci passant à l'est de cette île. Nous entrons dans le port par le nord, voie également impraticable pour les gros navires. Même si l'escale dure 2 H jusqu'à 20:30, je reste à bord trier mes photos. Le dîner, prévu à 20:00 ce soir pour celles et ceux qui ne sont pas en excursion dans les Lofoten, commence alors que nous quittons Svolvær pour faire route vers Stamsund.

Je ne sais plus ce que j'ai fait entre le dîner et l'escale à Stamsund... pas de photo ??? et pourtant c'est une étape qui me plaît beaucoup. Peut-être, ai-je dormi ?

23:00, nous avons quitté Stamsund depuis 10 à 15 minutes et après avoir fait quelques photos du mur de Lofoten dans une belle lumière, je suis crevé et je me couche après avoir paramétré le téléphone pour un réveil à 2:00 du matin alors qu'en principe nous serons du côté de Landegode